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Biographie

par Ilan Flammer

Yaarit Makovski est née en 1948 à Lodz, centre de l’industrie textile polonaise. Son père y possédait un atelier de tissage. Yaarit a toujours conservé au cours de ses pérégrinations une pièce d’un métier à tisser en bois ouvragé. ayant appartenu à son père De la Pologne, elle a gardé en mémoire l’odeur dégagée par le frottement de la corde de la balançoire située dans le jardin familial. En 1950 la famille, ou du moins ce qu’il en reste après la Shoah, les deux parents, le grand-père maternel et l’enfant, émigre en Israël. Sylvia devient Yaarit après qu’un lettré, ami des parents a traduit littéralement son prénom d’origine latine. Yaarit, « la petite forêt », un prénom inventé de toutes pièces dans un pays neuf.

Aussi loin qu’elle s’en souvient, elle a toujours dessiné. A dix ans, elle participe à sa première colonie de vacances artistique. Peu avant ses 18 ans, une fois son baccalauréat obtenu, elle part pour Londres suivre les cours d’une école d’arts plastiques. A 20 ans, de retour en Israël, elle est reçue à l’école Betzalel, l’académie des Beaux arts israélienne. Deux ans plus tard, elle est à Paris où elle suit les cours de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts. Elle travaille dans l’atelier de Jacques Lagrange et fréquente César. Evoquant cette ville, elle dit : « Etant immigrée deux fois, je suis marginale dans cette culture urbaine qui est la mienne. Je rêve, sous le ciel étoilé de néons de toutes les couleurs, mes dessins, mes peintures, en aimant cette mégapole. »

C’est à la gravure qu’elle se consacre principalement durant ses 10 premières années parisiennes, d’abord aux Beaux-Arts puis dans son atelier. En même temps, elle fait des dessins, des petits formats, mêlant l’encre de chine, les crayons de couleur, les pastels. En 1983, juste après le décès de son père, elle arrête brutalement la gravure car explique-t-elle, « l’acide me mange les doigts et attaque mes yeux. » Elle exécute alors de grands dessins sur papier au pastel gras avant de passer à l’acrylique sur toile.

 

Elle fait sa première exposition personnelle à Paris en 1975, suivie d’autres à Stockholm, Amsterdam, Tel-Aviv, Atlanta... En 1984, elle est lauréate du Grand prix de Peinture Jeanne Gatineau. Elle meurt dans un accident de voiture le 18 juin 1997, deuxième jour du tournage d’un documentaire qu’elle tournait pour France 3, vieux rêve qu’elle réalisait enfin.

A propos du cinéma, , elle écrivait quelque part : » Parfois le cinéma me permet de satisfaire le désir enfantin d’être dans un lieu dont ma présence ne détruit pas la solitude ; le désir de voir de mes yeux mon absence. Il me semble presque réaliser ce souhait quand je survole en avion un îlot rocheux posé sur le bleu de la mer. Je peux avoir au cours du film une semblable illusion : je n’appartiens pas à cette lande qui se déploie sur l’écran. Elle demeure déserte tandis que mon regard l’explore. » Dans un autre texte, parlant de son travail, elle dit : « Je ne peux m’empêcher de vouloir montrer mon travail et de le tremper dans un bain de regards ; de voir mes dessins et mes peintures réunis dans un catalogue modeste pour les regarder comme un bouquet de fleurs, d’une nature morte, posé sur la table. »

Des œuvres de Yaarit Makovski se trouvent dans les collections de la Bibliothèque Nationale à Paris, du Musée Images nouvelles d’Epinal, du Musée des Beaux Arts de St Maur, du Musée de Pau et à la Galerie Jacqueline Moussion. Elle a par ailleurs illustré un film documentaire sur St Jacques de Compostelle pour Arte et réalisé le générique d’un film sur Isaac .B. Singer. Juste après sa mort, elle a participé à une exposition « Arcos de Lapa » à Rio de Janeiro où ses visages tragiques étaient projetés sur un aqueduc au centre de la ville.

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