top of page

Féerie mystérieuse

par Natasha Krenbol

SKM_C45821112312210_0010_edited.png

Il me reste d'elle un petit oiseau en cage.

Une minuscule cage rouge aux barreaux espacés, avec un perchoir circulaire sur lequel se balance un petit oiseau blanc en plâtre.

J'ai rencontré Yaarit à l' Ecole des Beaux-Arts de Paris, dans l'atelier de gravure, parmi un groupe d'artistes cosmopolites, souvent attablés entre un verre de thé à la menthe et une plaque de zinc.

Elle avait quelque chose de l'oiseau.
Elle est l'ange qui me visite parfois en sommeil.
Elle me parle d'un passé, comme une passerelle de funambule mais déjà perdu.
Le sage dit pour nous consoler qu' on apprend à gagner en perdant.

Les tableaux de Yaarit Makovsky sont des rêves, jeu cosmique dont les molécules sont les instants de la vie, font communiquer cloaque et trésor, avec leurs chiens tenus en laisse, leurs compagnons, leur danseuse, le passant, l'ombre accoudée au bar, cirque et lampadaire, égarés dans le désert urbain.
Un couple danse enlacé dans la nuit brûlante de Tel-Aviv.
Un salon sur un météore, aux illusions avides, et sophistiquées.
Elle étanche sa soif d'absolu dans un raga.
Elle capte le hasard objectif comme on attrape une mouche au vol qui se multiplie, visitée par ces passeurs que sont les passants eux-même, traînant avec eux la rage et la douceur propres aux invaincus.

bottom of page